Travailler en Argentine alors que je venais de quitter mon CDD pour vadrouiller, ce n’était pas vraiment prévu au programme. 

En réalité, rien n’avait été planifié. L’objectif de cette épopée, c’était surtout de me reconnecter à mes besoins et mes envies profondes, d’apprendre à m’écouter.

Alors quand l’opportunité unique de faire un volontariat dans une estancia s’est présentée, je n’ai pas résisté ! Au final, j’ai vécu une de mes plus belles expériences de mon voyage, perdue dans la pampa aux côtés des chevaux sauvages.

Alors si toi aussi tu veux vivre l’aventure incroyable du volontariat en Argentine, voici mon témoignage.

Comment trouver un volontariat en Argentine ?

C’est sur le groupe Facebook “Les Français en Argentine” que j’ai eu le contact de Gerardo, le gaucho propriétaire de l’estancia où j’ai fait mon volontariat. 

Ces groupes sont une véritable mine d’or d’informations, et si vous êtes une femme, il existe aussi “We are Backpackeuses” ou “Backpackeuses en Amérique Latine” pour élargir vos recherches.

Un autre moyen de trouver des volontariats à l’étranger, c’est de s’inscrire sur une plateforme spécialisée : Workaway ou Wordpackers sont les plus connues et publient régulièrement des offres.

Pour trancher parmi tous les volontariats proposés, posez vous les bonnes questions : Vous préférez travailler en auberge de jeunesse dans une ville ou plutôt bosser dans un endroit isolé de la pampa ? Le travail à la ferme, en extérieur, avec des animaux vous plaît-il ?

Surtout, prenez le temps de lire les retours d’expérience d’autres voyageurs pour vous faire une idée des tâches, de la charge de travail et de l’ambiance en général, et d’échanger avec les hôtes pour voir si le feeling passe, et surtout s’ils sont réactifs !

Ce temps de préparation vous permettra déjà d’éviter certaines mauvaises surprises lors de votre volontariat en Argentine.

Travailler dans une estancia en volontariat : Une expérience unique

Avant de partir, j’avais déjà entendu parler des estancias et des fameux gauchos, mais je ne pensais pas que l’opportunité de découvrir cet aspect culturel de l’Argentine allait m’être servie sur un plateau !

Je venais de passer 2 jours à El Calafate pour voir la star de la région, le Perito Moreno quand Gérardo est venu me chercher pour m’emmener à l’estancia. Le contact a été très facile, malgré mon espagnol plus que débutant !

Dès le premier jour, j’ai fait la connaissance d’une autre française qui arrivait le même jour que moi ainsi que de deux autres volontaires qui étaient là depuis plus d’un mois et nous ont expliqué les différentes tâches au programme. 

Après notre installation dans notre chambre à l’étage de la maison, nous allons aider les filles à préparer le repas (une de nos tâches quotidiennes) en attendant le retour de Gérardo qui était parti s’occuper des vaches et des chevaux. 

Attablés autour d’un bon repas, Gérardo nous explique les origines et l’histoire de l’estancia. Aujourd’hui, il est tout seul pour s’en occuper, d’où son idée de prendre des volontaires pour l’aider. 

Je comprendrai plus tard qu’il recherchait plutôt de la compagnie et nous écouter parler de nos voyages au milieu de ses immenses patûrages. Si vous n’aimez pas le silence assourdissant des grands espaces, laissez votre place.

Travailler dans une estancia, c’est découvrir une nature sauvage, souvent rude et hostile, où il ne faut pas avoir peur de longues journées et d’être constamment avec ses pensées. 

Mais si cela vous fait rêver, alors c’est parti, je vous embarque avec moi vivre chez les gauchos en volontariat.

Ma journée type en tant que volontaire dans une estancia

Le vent. Là-bas, dans les plaines patagoniennes, il est permanent. 

Tout comme le béret visé sur la tête de Gérardo, levé à l’aube pour accomplir ses nombreux travaux. 

Nous n’avons pas d’horaires précises de travail, c’est à nous de nous organiser au niveau des différentes tâches. Comme le saison touristique reprend bientôt, la priorité est de préparer les endroits qui acceuilleront les visiteurs, et donc, il y a du boulot ! 

La matinée commence toujours par une bonne séance de nettoyage et de dépoussiérage. La maison est immense avec de nombreux espaces, chaque volontaire a sa pièce attitrée !

Comme j’ai une formation d’ingénieure en agronomie, Gérardo m’emmène aussi avec lui pour donner à manger et m’occuper des animaux, et discuter avec lui pour améliorer mon espagnol au passage. 

Vers 12h – 13h, on commence à préparer le repas, souvent végétarien. Personnellement, je ne mange pas de viande et cela n’a jamais posé problème lors du volontariat, car Gérardo n’en mange pas beaucoup non plus, hormis lors du traditionnel asado !

L’après-midi est consacré à diverses missions de bricolage ou de jardinage en fonction des besoins, et nous avons un peu de libre à ce moment là pour nous ballader à travers les milliers d’hectares de l’estancia. 

Nos journées ont pour la plupat ressemblé à cela, mais l’organisation change radicalement quand nous recevons des groupes de touristes pour la soirée.  Ça vous dit d’y assister, comme si vous y étiez ?

une soirée chez les gauchos : le moment marquant de mon volontariat

L’estancia est en effervescence ce matin.

Après un arrêt de plus de 2 ans suite au Covid et à d’autres priorités, la saison touristique reprend enfin. Ce soir, nous recevons un groupe d’une trentaine de français en voyage organisé par leur comité d’entreprise. 

Tout le monde est déjà en train de préparer le repas dans la cuisine. Au menu : salade composée et viande cuite à l’asado, le barbecue mythique en Argentine. Sans oublier de préparer le traditionnel maté, l’équivalent de notre café pour les Argentins. 

Pour l’occasion, des d’amis de Gérardo sont venus aider, sinon nous n’aurions jamais réussi à tout gérer. Entre laver et couper les légumes, cuire la viande, passer un dernier coup d’aspirateur et mettre les couverts, la journée file à une vitesse folle.

A 17h, le bus débarque déjà et déverse son flot de touristes savoyards curieux de découvrir l’estancia

Gérardo les emmène dans la maison que nous avons redécorée dans le jus argentin (avec des peaux de moutons sur les bancs) pour leur expliquer son histoire et la vie des gauchos tout en dégustant le maté pendant que nous faisons la traduction. 

Après cette mise en bouche (même si le maté n’a pas fait l’unanimité), la soirée continue dehors avec un spectacle de danses traditionnelles argentines. Je me sens si reconnaissante de pouvoir vivre ce moment en tant que volontaire. 

Mais il est déjà temps pour nous d’aller préparer et de servir les entrées. C’est notre gros travail de la soirée. Je passe entre les tables commander les boissons de nos invités et m’assurer qu’ils ne manquent de rien pendant tout le repas. 

Forcément, beaucoup de français me posent des questions sur mon volontariat à l’estancia et mon PVT.  Souvent, ils sont impressionnés de voir une femme de 26 ans qui voyage seule, et me disent que je suis courageuse. Je me trouve surtout heureuse. 

Pour remercier Gérardo de cette expérience unique à l’estancia et de notre service, nous avons droit à une dégustation de Génépi et un très bon pourboire à la fin ! Quoi de mieux pour terminer la soirée en beauté ?

Ce que j'ai appris durant mon volontariat en Argentine

J’ai milles fois plus appris durant ce volontariat en Argentine que durant tout mon périple. 

Forcément, j’étais en immersion la plus complète avec Gérardo à vivre au rythme des chevaux, à prendre le temps d’échnger et de comprendre les particularités du pays : son économie complexe, le mode de vie traditionnel des gauchos sans oublier la cérémonie du maté.

C’est vraiment là-bas que j’ai compris comment on le préparait et comment on le dégustait. A force d’en boire un peu tous les jours, j’ai vraiment fini par l’apprécier, mais surtout le partager !

En plus de ce rituel, impossible de ne pas assister à un traditionnel asado : je ne mange personnellement pas de viande, mais c’est vraiment quelque chose à voir et ça ne m’a pas empêché de manger des délicieux petits légumes grillés.

Les jours d’asado, Gérardo d’habitude toujours au boulot, prend un vrai jour de repos. Pour vous dire à quel point c’est sacré dans la culture gaucho !

être volontaire dans une estancia : mes derniers conseils

Vous aussi vous souhaitez vivre cette expérience exceptionnelle de volontariat à El Calafate ?

Voici quelques informations à savoir avant de vous lancer :

Il n’y a pas de durée minimum requise, mais je vous conseille vraiment d’y passer minimum 1 semaine. 

Gérardo ne parle pas très bien anglais (et pas du tout français) alors la maîtrise de l’espagnol (même niveau débutant) est un vrai plus.

Si vous avez une expérience avec les animaux / chevaux ou comme moi une formation dans l’agriculture / l’agronomie, c’est fortement apprécie, n’hésitez pas à le mentionner. 

Ce ne sont pas des vacances : vous êtes logé et nourri « gratuitement » en échange de votre travail : je vous rassure, vous aurez beaucoup de temps libre, les jours les plus chargés étant lors de la réception des groupes de touristes. 

Le mieux est de contacter directement Gérardo par What’s App pour avoir toutes les précisions et demander ses disponibilités. Attention, il est souvent dehors dans ses champs et pas trop sur son téléphone, donc n’hésitez pas à relancer !

Si vous souhaitez son contact (que je souhaite pas divulguer sur Internet publiquement) vous pouvez m’envoyer un mail ou un DM sur mon Instagram @elevoyage. 

Vous savez tout désormais sur mon expérience de volontariat en Argentine qui aura contribué à rendre ce voyage encore plus magique. 

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